Quel terrain pour cultiver les truffes?
Notre parcours vers la trufficulture, ce qu'il faut regarder...
Choisir un terrain truffier est une suite logique une fois la décision de se lancer dans la trufficulture entérinée. Mais comment faire alors qu’on est néophyte dans le monde de la truffe? Se mettre en quête d’une terre trufficole demande de la persévérance, de la curiosité et, comme toute autre chose ayant trait avec le monde de l’exploitation trufficole, de l’humilité.
Loin d’avoir la prétention de fournir un guide du parfait dénicheur de terres adaptées à la culture des truffes, nous allons partager avec vous notre expérience de recherche.
Tout a donc commencé avec la décision de devenir trufficulteurs… Mais, très vite, parmi les nombreux challenges identifiés, celui du choix du bon terrain truffier s’est avéré essentiel. Nous avons la chance de vivre en plein coeur de la magnifique région du Haut Var, pas très loin du village d’Aups. Celui-ci abrite depuis quelques décennies l’un des plus grands marchés de truffes fraîches de France.
Vous pourrez trouver plus de renseignement sur ce marché sur le site de la maison de la truffe . Nous savions, à travers nos nombreux échanges avec les trufficulteurs venant vendre en saison tous les jeudis matins leurs melanosporums fraîchement cavées, que nous étions dans une région favorable.
Du coup, confiants, nous nous sommes mis à la recherche de terrains truffiers mis en vente dans ce périmètre. Au départ, nous n’avions pas vraiment de préférence : exploitation trufficole en activité ou terre trufficole à planter, nous étions ouverts à toutes les possibilités.
Dénicher les annonces de ventes de terrains agricoles
Car envisager Les Caveurs sans trufficulture n’était tout simplement pas compatible avec notre ADN de défenseurs et acteurs du redéploiement de la culture trufficole en France.
Néanmoins nous avons du rapidement nous rendre à l’évidence. Le marché de la vente des terrains truffiers est au moins aussi confidentiel, si pas plus, que celui de la vente des truffes fraîches. Nous n’avons donc pas croulé sous les offres… que du contraire. Heureusement, comme toujours, la persévérance à payé. Nous avons donc réussi, en fouillant bien dans les annonces spécialisées, à identifier quelques opportunités. Il s’agissait de terres trufficoles ayant déjà été exploitées, mais laissées à l’abandon depuis plusieurs années. Cela nous semblait être la bonne approche pour nous de démarrer avec une truffière existante plutôt que de démarrer sur terrain nu en plantant des jeunes chênes mycorhisés.
Dans notre cas, à chaque fois les vendeurs étaient des trufficulteurs pour lesquels assurer la charge de travail liée à l’exploitation d’une truffière devenait trop importante avec l’âge. Les enfants de nos caveurs ne semblaient pas partager la passion trufficole de leurs parents. Pour nous qui ne rêvions que de cela, c’était l’occasion rêvée de bâtir une relation humaine entre vendeur et acquéreur et de profiter de leur expérience.
Cette réalité nous a fait toucher du doigt très concrètement que le choix d’une truffière n’était pas simplement une transaction immobilière mais surtout une affaire de transmission, ou mieux encore, de passage de flambeau. Avec l’acquisition des droits sur une terre trufficole viennent aussi les devoirs liés au besoin des vendeurs de savoir leurs bébés remis entre de bonnes mains. Nous le savions, mais là une fois de plus cela s’est clairement fait ressentir. Le monde de la trufficulture met en avant tout une communauté profondément attachée à la terre et au respect de Dame Nature.
La rencontre avec un paysage singulier
Lors du choix de la parcelle, il faut bien entendu prendre en compte toute une série de considérations techniques liées à l’analyse des sols que nous ne reprendrons pas en détail ici. Elles n’en demeurent pas moins essentielles. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez d’excellentes informations disponibles sur le site the Forest Time ou encore sur le site plants truffiers. De notre côté, nous avons surtout réfléchi en matière de potentiel en plus d’avoir accepté d’écouter nos émotions.
Le terrain truffier sur lequel in fine s’est porté notre choix, nous a tout d’abord conquis par sa beauté époustouflante. Et vous pourriez nous questionner légitimement sur la pertinence de notre jugement sur ce qui est un investissement relativement important. Toutes considérations techniques mises à part, nous savons que notre engagement dans la trufficulture part de notre passion. Celle-ci est née à travers notre découverte de la magie organoleptique de la truffe fraiche melanosporum.
Eh bien en ce qui concerne le choix du terrain, nous avons là aussi laissé cette magie opérer en acceptant que nos vives émotions ressenties dans un lieu aussi beau, seraient pour nous un gage de notre volonté à donner à cette terre tout le soin, le travail et l’amour quelle mérite.
Il est encore tôt pour nous pouvoir dire si cela était le bon choix. Ce qui est déjà certain c’est que nous nous sentons en harmonie avec cet endroit. En outre, envisager Les Caveurs sans trufficulture n’était tout simplement pas compatible avec notre ADN de défenseurs et acteurs du redéploiement de la culture trufficole en France.
Christoph Langer
@lescaveurs • Sourcing, Recherche & Développement
Le néo-expert : passionné par la truffe en général et la truffe française en particulier, ses terroirs, son univers, sa préservation et son potentiel